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Choses à Savoir ÉCONOMIE
Les riches dorment-ils moins bien ?
C’est une très bonne question : est-il vrai que plus on s’enrichit, moins on dort ? La réponse est… nuancée. Il existe bien des études scientifiques qui montrent un lien entre statut socio-économique élevé et réduction du temps de sommeil, mais ce n’est pas systématique et les mécanismes en jeu sont complexes.
Voici ce que dit la recherche :
1. Les cadres supérieurs et les dirigeants dorment moins
De nombreuses études ont constaté que les personnes occupant des postes à haute responsabilité dorment en moyenne moins que la population générale.
Par exemple, une étude publiée dans Sleep Health en 2018 (Knutson & Lauderdale) a montré que chez les adultes américains, les personnes au revenu le plus élevé dormaient en moyenne 25 à 30 minutes de moins par nuit que celles des catégories de revenu moyen. Leurs horaires de travail plus intenses et l’hyper-connectivité en sont les principales causes.
Une autre étude de l’université de Stanford (Synder & al., 2017), portant sur les CEO de grandes entreprises américaines, a montré que ces derniers dorment en moyenne 6 à 6,5 heures par nuit, bien en dessous des 7 à 9 heures recommandées par les experts du sommeil.
2. Stress, charge mentale et sommeil fragmenté
L’explication ne tient pas seulement au manque de temps. Le stress lié aux responsabilités, la charge mentale, et la pression de performance jouent aussi un rôle.
Selon une recherche parue dans Journal of Occupational Health Psychology (2015), les cadres supérieurs et les entrepreneurs souffrent davantage de sommeil fragmenté et de troubles de l’endormissement, en lien direct avec le stress perçu.
3. Les très riches et la logique de la “performance permanente”
Une étude qualitative très intéressante publiée en 2021 par l’Université de Cambridge (Rachel Sherman) sur les pratiques des ultra-riches montre que dans les milieux fortunés, il existe souvent une culture implicite de la performance permanente. Le sommeil est parfois vu comme un “temps perdu” — ce qui conduit certains à le restreindre volontairement.
4. Mais un paradoxe : les classes les plus pauvres dorment aussi mal
Enfin, il faut nuancer : d’autres études montrent que les personnes les plus pauvres dorment elles aussi moins bien, mais pour d’autres raisons (précarité, environnement bruyant, horaires décalés…).
En France, le Baromètre Santé 2019 de Santé Publique France montrait ainsi que le manque de sommeil chronique touche plus de 35 % des personnes en situation de précarité.
Conclusion
Il est donc partiellement vrai que “plus on s’enrichit, moins on dort”, en particulier pour les cadres dirigeants et les ultra-riches, en raison de la charge mentale, du stress, et de normes sociales de surinvestissement professionnel.
Mais les inégalités de sommeil concernent toutes les strates sociales : les plus pauvres dorment souvent mal, les plus riches dorment souvent moins — pour des raisons très différentes.
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Pourquoi la fermeture du détroit d’Ormuz serait une terrible nouvelle ?
02:00|Pour l’économie mondiale, si ce bras de mer de 40 kilomètres de large venait à être impraticable ce serait un vrai cauchemar.Un point de passage essentiel pour le pétroleLe détroit d’Ormuz, situé entre l’Iran et le sultanat d’Oman, est le couloir maritime par lequel transitent environ 20 % du pétrole mondial. Chaque jour, entre 17 et 20 millions de barils y circulent, principalement en provenance de l’Arabie saoudite, des Émirats arabes unis, du Koweït, de l’Irak et du Qatar. C’est aussi un passage crucial pour le gaz naturel liquéfié (GNL), notamment celui exporté par le Qatar.Une vulnérabilité géopolitique extrêmeLe conflit Israël-Iran ravive le spectre d’un affrontement régional. Si l’Iran décidait de bloquer le détroit – ou si une frappe venait à viser ses installations côtières – cela créerait un effet domino :Les tankers seraient immobilisés ou détournés sur des routes plus longues.Les primes d’assurance maritime exploseraient.Les cours du brut grimperaient en flèche.Selon JPMorgan, en cas de fermeture totale, le prix du baril pourrait dépasser les 130 dollars, contre environ 80 actuellement. Cette hausse aurait des répercussions immédiates sur les carburants, les transports, les denrées importées et donc l’inflation mondiale.Aucune vraie alternative à court termeLes oléoducs terrestres alternatifs (comme le East-West Pipeline saoudien) ne peuvent compenser qu’une part limitée des volumes. Le détournement logistique est possible mais insuffisant à grande échelle. Il n’existe tout simplement pas de solution de rechange immédiate pour assurer l’équivalent du flux énergétique d’Ormuz.Impact global sur les marchés et les économiesUne fermeture, même temporaire, provoquerait :Une panique sur les marchés financiers.Une hausse du coût du transport maritime.Une inflation énergétique dans tous les pays importateurs.Des tensions géopolitiques avec les États-Unis et leurs alliés, garants de la sécurité dans la région.En résuméOrmuz est l’artère énergétique de la planète. Sa fermeture serait comme bloquer la trachée de l’économie mondiale : une asphyxie rapide, brutale, avec des conséquences planétaires. C’est pourquoi les analystes et dirigeants qualifient ce scénario de cauchemar absolu.Quels sont les horaires autorisés pour faire des travaux bruyants ?
01:30|Les règles peuvent varier selon les communes, mais en général, les horaires autorisés sont les suivants :En semaine (du lundi au vendredi) :De 8h30 à 12hEt de 14h30 à 19h30Le samedi :De 9h à 12hEt de 15h à 19hLe dimanche et les jours fériés :Uniquement de 10h à 12hEt parfois interdits selon les arrêtés municipauxIl est fortement recommandé de consulter le règlement de copropriété ou de se renseigner auprès de la mairie, car certaines villes ont des arrêtés préfectoraux plus stricts (notamment Paris, Lyon, Marseille…).Selon le Code de la santé publique (article R.1336-5), les bruits de voisinage peuvent être sanctionnés s’ils sont :IntensesDurablesOu répétitifsMême pendant les horaires autorisés, des travaux très bruyants (perforateur, marteau-piqueur, etc.) peuvent être considérés comme un trouble anormal de voisinage s’ils durent trop longtemps ou ne sont pas annoncés.Prévenez vos voisins à l’avance (par courrier ou affichage dans les parties communes).Respectez les jours autorisés par le règlement de copropriété, souvent plus stricts que la loi.Évitez les travaux bruyants pendant les heures de repos, notamment le midi et le soir.En cas de non-respect, vous risquez :Une amende pouvant aller jusqu’à 450 € (contravention de 3e classe)Une action en justice si un voisin saisit le tribunal pour nuisances anormalesTravaillez en semaine entre 8h30 et 19h30, le samedi après-midi avec modération, et évitez absolument les nuisances le dimanche. Le bon sens et le dialogue avec vos voisins restent les meilleurs outils pour éviter les conflits.Le prix de l'essence va-t-il flamber ?
02:22|La question brûle les réservoirs : la frappe israélienne du 13 juin contre plusieurs sites militaires iraniens a propulsé le Brent jusqu’à 78,50 dollars dans la journée – un bond de 13 % – avant de clôturer à 74,23 dollars (+7 %), la plus forte envolée en une seule séance depuis l’invasion russe de l’Ukraine. Cette hausse reflète surtout une « prime de risque » : les opérateurs paient l’assurance d’un baril qui, pour l’instant, n’a subi aucune interruption physique.Sur le plan des fondamentaux, les signaux restent rassurants. Selon Ben Hoff, directeur de la recherche matières premières à la Société Générale, les frappes « ont délibérément évité Kharg Island, d’où sort 90 % du brut iranien », limitant donc le choc d’offre immédiat. Goldman Sachs et Citi estiment qu’un embargo réel reste peu probable ; ils maintiennent leurs prévisions d’un Brent retombant autour de 59 dollars fin 2025, sauf si le détroit d’Ormuz venait à être bloqué. Commerzbank, de son côté, considère que le baril pourrait s’arrimer au-dessus de 70 dollars tant que l’escalade reste contenue.L’Agence internationale de l’énergie (AIE) souligne que le marché mondial « reste bien approvisionné » : la hausse de l’offre hors OPEP+ (1,3 million de barils par jour cette année) dépasse la croissance de la demande. De plus, les stocks des pays de l’OCDE frôlent les 2,7 milliards de barils. Autrement dit, des réserves existent pour amortir une éventuelle crise prolongée.Et à la pompe ? En France, le pétrole brut représente environ 50 centimes par litre, soit un tiers du prix total. Un saut de 10 dollars du baril se traduit par une hausse de 5 à 6 centimes, avant taxes et marges. En 2022, lors des précédents pics, la fiscalité française a amorti une partie du choc. Toutefois, l’ex-député Alexis Izard redoute un retour possible vers 2 euros le litre si le Brent dépassait durablement les 100 dollars. Pour l’heure, le litre de SP95 était retombé autour de 1,80 euro avant la frappe ; la hausse attendue reste donc limitée à quelques centimes.Le vrai risque ? Une fermeture du détroit d’Ormuz, par lequel transite 20 % du pétrole mondial. JPMorgan envisage alors un Brent entre 120 et 130 dollars. Goldman Sachs évoque un seuil psychologique à 100 dollars. Mais Francis Perrin, spécialiste à l’IRIS, rappelle qu’un tel blocus nuirait d’abord à l’Iran lui-même, dont l’économie dépend des exportations maritimes.En résumé, les automobilistes peuvent s’attendre à une hausse modérée, sur une courte période. Tant que les infrastructures pétrolières restent intactes et Ormuz ouvert, aucune flambée prolongée n’est à craindre. La vigilance reste de mise, mais l’incendie n’est pas (encore) déclaré.Pourquoi le marché du livre d'occcasion est-il en plein boom ?
01:57|Le marché du livre d’occasion en France est en pleine transformation. Longtemps réservé aux bouquinistes et aux étals des brocantes, il connaît aujourd’hui un véritable essor, porté par l’évolution des pratiques de consommation et le développement du numérique.En quelques années, les chiffres ont parlé : près de 20 % des livres vendus en France le sont désormais en occasion. Cela représente environ 80 millions d’exemplaires par an. Une dynamique impressionnante, puisque le nombre d’acheteurs de livres d’occasion a bondi de 43 % en dix ans. Et cette tendance s’accélère encore. Sur les cinq dernières années, le volume de ventes a progressé de 38 %.Pourquoi cet engouement ? Pour l’immense majorité des lecteurs, c’est d’abord une question de prix. Un livre d’occasion coûte en moyenne autour de 4 euros, soit plus de 60 % de moins que son équivalent neuf. À l’heure où le pouvoir d’achat reste une préoccupation majeure, cette alternative séduit. Mais le prix n’est pas le seul moteur. Environ un tiers des acheteurs mentionnent aussi des motivations écologiques. Offrir une seconde vie aux livres s’inscrit dans une logique d’économie circulaire qui séduit un public de plus en plus sensible à ces questions.Autre évolution majeure : la manière de se procurer ces ouvrages. Si les bouquinistes et libraires spécialisés continuent de jouer un rôle, plus de la moitié des ventes se font désormais en ligne. Plateformes comme Rakuten, Amazon, Momox, Le Bon Coin ou encore Recyclivre permettent aux lecteurs de trouver des milliers de références en quelques clics, y compris des titres épuisés ou rares.Le phénomène ne se limite pas à un genre ou un type de lecteur. Tous les segments du livre sont concernés : un roman contemporain sur quatre et un roman policier sur deux seraient aujourd’hui achetés en occasion. De nombreux lecteurs combinent d’ailleurs les deux marchés, alternant achats neufs et d’occasion selon leurs besoins.Cependant, cet essor suscite aussi des interrogations. Certains éditeurs et auteurs s’inquiètent de la "cannibalisation" possible du marché du neuf, dont dépend directement leur rémunération. Une proposition de taxe sur la revente de livres d’occasion a même été évoquée, avant d’être écartée face aux critiques.Quoi qu’il en soit, le livre d’occasion s’impose désormais comme un acteur incontournable du paysage culturel français. Plus accessible, plus écologique, il répond aux nouvelles attentes des lecteurs. Reste à trouver un équilibre pour qu’il profite à toute la chaîne du livre.Pourquoi Anne Hidalgo voyage-t-elle tant à l'étranger ?
01:55|Depuis le début de l’année, Anne Hidalgo s’est envolée au moins 11 ou 12 fois hors de France pour des destinations aussi variées que le Kenya, le Vietnam, les États-Unis ou encore la Suisse. Pour l’opposition, ce n’est pas simplement un agenda chargé : c’est une fuite en avant à l’international, perçue comme une distraction et un manque de transparence.Absence inquiétante, urgence localeCritiquée pour négliger les urgences parisiennes — gestion de la propreté, sécurité, circulation, situation sociale — Hidalgo aurait sacrifié les priorités municipales au profit de missions à l’étranger. Les dépenses soutenues par les contribuablesLe coût de ces missions ne passe pas inaperçu : selon une note interne, en 2023 seulement, les déplacements ont généré près de 500 000 € de dépenses, incluant billets d’avion, hôtels et même un forfait téléphonique à plus de 11 600 € lors d’un séjour en Polynésie. Face à ces chiffres, l’opposition demande des comptes : quel bilan concret ? Quels bénéfices pour Paris ?Bilan carbone et cohérence politiqueC’est le comble d’une critique déjà virulente : Hidalgo, fer de lance de la transition écologique à Paris, se déplace principalement en avion. Son empreinte carbone est redoutée incompatible avec ses priorités environnementales. Les réponses officielles évoquent une "coopérative carbone" à venir — mais l’opposition y voit surtout une tentative de diluer la contradiction, pas de la résoudre.Un agenda suspectéPlusieurs voix pointent un objectif moins municipal que personnel : courir après un poste prestigieux, notamment au sein du Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés à Genève. Selon ces critiques, ces voyages seraient moins motivés par le rayonnement de Paris que par la construction d’une diplomatie personnelle.Bilan : les voyages d’Anne Hidalgo irritent parce qu’ils cristallisent l’opposition entre rôle international du maire et responsabilités locales, entre image écologique et billets d’avion, entre clarifications budgétaires et ambitions personnelles. Cette accumulation de distances géographiques trahit aux yeux de ses détracteurs une déconnexion inquiétante… pour une élue dont la crédibilité repose sur l’exemplarité.Dans quelles régions françaises y a-t-il les plus grands écarts de fortune ?
01:45|L’Observatoire des inégalités a publié un classement révélateur : les 20 communes de plus de 20 000 habitants où l’écart de revenus entre les 10 % les plus riches et les 10 % les plus pauvres est le plus fort.Ce qui frappe, c’est que 15 de ces 20 communes se trouvent en Île-de-France — autrement dit, toute cette disparité est concentrée autour de Paris et dans ses Hauts-de-Seine. Derrière cette statistique glaçante, un constat s’impose : plutôt que la richesse, c’est l’inégalité qui y est la plus criante.La palme revient à Neuilly‑sur‑Seine, où les 10 % privilégiés gagnent jusqu’à 8 fois plus que les moins privilégiés, soit un rapport de 8:1 — contre seulement 3,4:1 en moyenne nationale. Paris arrive juste derrière, avec un ratio de 6,4:1 (revenus supérieurs à 6 000 €/mois pour les plus riches versus moins de 940 €/mois pour les plus pauvres).Parmi les territoires les plus concernés : Boulogne-Billancourt (4e), Saint‑Cloud (7e), Levallois-Perret (8e), Asnières (10e), Sèvres, Suresnes, Meudon… Autant de villes emblématiques d’un vestige du cloisonnement social en Île-de-France, où luxe et précarité s’imbriquent parfois dans un simple kilomètre.En dehors de la région parisienne, seules 5 communes figurent dans le classement : Annemasse (Haute‑Savoie), Thionville et Nancy (Lorraine), ainsi que Saint-Denis et Saint-Paul à La Réunion, deux exemples où les plus pauvres vivent dans des conditions très difficiles — leurs ressources plafonnant souvent autour de 760 € par mois.Cette géographie fragile révèle deux dynamiques opposées :1. Banlieues riches, où les gros salaires attirent des actifs fortunés, creusant l’écart avec les travailleurs modestes du coin.2. Territoires pauvres, souvent en recul économique, où la faiblesse généralisée des revenus commence à creuser une fracture, même sans la présence des super-riches.En Île-de-France, ces deux dynamiques cohabitent de manière brutale : d’un côté des rues bordées de maisons à plusieurs milliers d’euros le loyer, de l’autre des quartiers où le revenu mensuel moyen peine à atteindre 1 000 €. Ce contraste urbain est l’image même d’une République fracturée, embarrassée par un modèle territorial fondé sur une proximité démographique, mais marquée par une injustice sociale durable.Récapitulatif des chiffres clés :15 des 20 communes les plus inégalitaires sont en Île‑de‑FranceNeuilly‑sur‑Seine : ratio 10 % hauts/10 % bas = 8:1Paris : ratio 6,4:1 (≥ 6 000 €/mois vs ≤ 940 €/mois)Hors région parisienne : Annemasse, Thionville, Nancy, Saint‑Denis, Saint‑Paul (La Réunion)Ce classement met en lumière une réalité géographique : en France, les inégalités entre riches et pauvres sont non seulement fortes, mais très localisées, principalement autour de la métropole parisienne. Une fracture créant un territoire au sein duquel la mixité sociale peine à habiter.Pourquoi Monaco va-t-elle être placée sur "liste noire" ?
02:19|Imaginez : Monaco, le célèbre Rocher, paradis des milliardaires, haut lieu de la finance internationale…Mais aujourd’hui, cette image de place sûre et prestigieuse est en train de vaciller. La Commission européenne s’apprête à placer la principauté sur sa liste noire des juridictions à haut risque en matière de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme.Tout commence il y a un an, en juin 2024. Le Groupe d’action financière, ou FATF — le grand gendarme mondial de la lutte contre le blanchiment — inscrit Monaco sur sa liste grise. Une liste qui signale des lacunes sérieuses dans le dispositif anti-blanchiment du pays.Le message est clair : malgré des lois adoptées en urgence fin 2022, la mise en œuvre sur le terrain reste insuffisante. Trop peu de contrôles, un suivi lacunaire des transactions suspectes, et des failles dans la traçabilité des fonds.Or, en Europe, cette inscription sur la liste grise du FATF a une conséquence automatique : Bruxelles doit examiner l’opportunité d’inscrire Monaco sur sa propre liste noire, celle des juridictions dites "à haut risque" pour le système financier de l’Union.Et c’est exactement ce qui est en train de se jouer. Les services de la Commission viennent de finaliser leur évaluation. Sauf coup de théâtre, le Parlement européen devrait valider cette inscription d’ici quelques semaines.Les conséquences ? Elles seraient lourdes pour Monaco.D’abord en termes d’image : la principauté rejoindrait des pays comme le Panama ou le Zimbabwe sur cette liste noire, un coup dur pour son prestige.Ensuite, en pratique : toutes les banques et institutions financières européennes seraient tenues de renforcer drastiquement leurs contrôles sur les transactions avec Monaco. Résultat probable : un net ralentissement des flux financiers, un risque de fuite des clients fortunés vers des places perçues comme plus sûres.Pour Monaco, l’enjeu est désormais vital : il faut démontrer, preuves à l’appui, que les réformes ne sont pas seulement cosmétiques mais bel et bien efficaces. Le gouvernement princier accélère les recrutements d’enquêteurs, renforce les capacités de sa cellule de renseignement financier, tente de convaincre Bruxelles qu’il peut encore éviter l’infamie.Mais le temps presse. Et l’Europe, dans un contexte international marqué par la guerre en Ukraine et la multiplication des réseaux criminels transnationaux, entend durcir le ton.Pour le Rocher, le compte à rebours a commencé.Pourquoi le gouvernement envisage-t-il une “année blanche” ?
02:21|Face à la pression des déficits, le gouvernement envisage l’option radicale d’une « année blanche » en 2026. L’idée consiste à geler partiellement ou totalement les dépenses publiques, sans suivre l’évolution de l’inflation. Sur le papier, c’est simple : les dépenses de l’année précédente sont reconduites, mais leur pouvoir d’achat réel diminue.Concrètement, cela toucherait trois grands axes :Les prestations sociales (retraites, allocations familiales, aides au logement...) : elles ne seraient pas revalorisées en fonction de l’inflation, ce qui représenterait une économie de plusieurs milliards d’euros – soit environ 3 milliards sur les retraites et 1,5 milliard pour les autres prestations.Les dotations de l’État aux collectivités locales, mais aussi les budgets des ministères : si tout est gelé, la masse totale reste la même, mais les prix ayant augmenté, les collectivités et ministères disposeraient d’un pouvoir de dépense réduit.Les recettes fiscales : en gelant les barèmes de l’impôt, de la CSG ou de la TVA contrairement à l’inflation, le gouvernement récupérerait mécaniquement plus d’argent. Par exemple, la stagnation du barème de l’impôt sur le revenu pourrait rapporter près de 2,8 milliards d’euros.Sur le plan strictement budgétaire, le calcul est simple : quelques dizaines de milliards d’économies potentielles, ce qui permettrait de s’approcher d’un déficit de 4,6 % du PIB en 2026, contre 5,1 % attendus. D'autres études évoquent jusqu’à 15–25 milliards d’économies.Pour autant, ce dispositif suscite de nombreuses réserves :Impact social : geler les prestations revient à les dévaluer, ce qui pèse davantage sur les ménages modestes. La moindre revalorisation a un impact réel pour les retraités ou allocataires.Effets récessifs : en réduisant le pouvoir d'achat, surtout dans les classes moyennes et populaires, le gouvernement risquerait de freiner la consommation et donc la croissance.Injustice fiscale : l’"année blanche fiscale" fait basculer des contribuables vers une tranche supérieure, sans augmentation de valeur réelle de revenu — une forme de hausse d’impôt déguisée.Critiques institutionnelles : le président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici, y voit un palliatif ponctuel qu’il préférerait substituer à des réformes structurelles et durables.Autre limite : le gel budgétaire ne s'appliquera probablement pas uniformément. Certains secteurs prioritaires (ex : Défense, Recherche) ont déjà des budgets programmés pluriannuellement, difficiles à figer.En résumé : l'année blanche, c’est l’option rapide et radicale, utile pour gagner du temps et alléger le déficit à court terme. Mais elle demeure symboliquement lourde : elle compresse le pouvoir d’achat, amplifie les inégalités, ralentit l’activité et retarde des réformes nécessaires. Le gouvernement doit annoncer un plan d’ensemble cohérent avec ces enjeux avant la mi-juillet.